Le Verbe du Très Haut
Je sais, j'étais suspendu là, à cet arbre
balayé par les vents,
me balançant pendant neuf lonques nuits, blessé par ma propre lame,
ensanglanté par moi-même,
j'étais là, moi, Odin, offrande liée à cet arbre que nul autre ne peut connaître, proche de la source de ses racines.
Personne ne m'a donné de pain, personne ne m'a donné à boire.
J'ai scruté les ténèbres les plus pronfondes jusqu'a ce que j'aperçoive les Runes.
Avec un rugissement, je m'en suis saisi.
Ensuite, pris de vertige, m'évanouissant, je suis tombé évanoui.
Dès lors, je progressai en sérénité ainsi qu'en sagesse.
Je me perfectionnai et retirai de la joie de mes progrès :
d'un mot à un autre, je fus conduit à un verbe, et d'un exploit à un autre exploit.
Traduit du vieux notrrois
L'Edda poétique (XIIIe siècle)
Tiré du livre de Ralph Blum le langage sacré des Goths et des Vinkings des éditions Robert Laffont[/b]